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Dijk
  • Titre original Dijk (Atlas Contact, 2016), fiction.
H.M. van den Brink

H.M. van der Brink (1956) est à la fois un auteur de fiction et de non-fiction. C’est avec son roman Sur l’eau (Gallimard, 2000) qu’il s’est fait connaître, aussi bien aux Pays-Bas qu’à l’étranger; le livre a été traduit en quatorze langues, il a remporté le Prix Euregion et a également été nominé pour le Prix Fémina du roman étranger, le Prix Médicis étranger, le Independent Foreign Fiction Prize, le prix Libris de Littérature néerlandais et le Bank Literatuur Prijs (Prix littéraire de la Banque). Après un silence de 17 ans, van der Brink revient avec son roman Poids et mesures, publié en 2016.

H.M. van den Brink

Poids et mesures

Un conte magistral et nostalgique au sujet de deux hommes et d'une profession qui se meurt.

  • Traduit par Danielle Losman
  • Maison d’édition Editions Gallimard
  • Date de parution 15.03.2018

Qui décide ce qu’est un mètre? Comment établit-on à quoi correspond un kilo? Comment évite-t-on la fraude scientifique, industrielle ou commerciale? *Poids et mesures *fait revivre le monde évanoui des instruments de mesure et des étalons. Ce qui préoccupe van den Brink c’est moins que le monde ait changé mais davantage comment il a changé.

Deux hommes, Karl Dijk et le narrateur, ont travaillé pendant de nombreuses années au Département des Poids et Mesures, qui se nomme maintenant Metrifact. Dijk est un homme de peu de mots et taciturne. On demande au narrateur de faire un discours à la réception d’adieu de son énigmatique collègue, mais Dijk ne vient pas à sa propre réception. Peu à peu, Dijk commence à hanter les rêves du narrateur et les raisons de sa disparition s’éclairent.

Dans ce roman évocateur, van den Brink creuse profondément l’histoire du monde des poids et mesures et son évolution radicale. C’est aussi l’histoire de deux hommes qui se sont tenus à distance. Qui était réellement cet individu bizarre et rigide? L’auteur écarte avec talent les suppositions classiques concernant les secrets que les gens portent, ce qui lui donne l’opportunité de faire revivre le passé. A quoi ressemblait la vie avant la révolution numérique? De quoi parlait-on?

Les changements imminents dans la vie des fonctionnaires apporte peur et désespoir, tout comme la privatisation de l’agence, avec son lot d’horreurs et d’incertitudes, en regard de l’absolue certitude des étalons de mesure, où le doute n’a pas sa place. Les mesures sont fiables et véridiques; les hommes trompent et se blessent. Van den Brink réussit à tisser ce thème tout au long du roman, à tous les niveaux, sans trop dévoiler l’intrigue.

La perplexité croissante du narrateur, réalisant qu’il connaît si peu de choses de son collègue, rend le livre poignant. Pourtant, à la fin, nous avons une idée plus précise du caractère étrange de Karl Dijk, et nous levons un coin du voile qui cache son obscure passé. Ce qui préoccupe Van den Brink ce n’est pas que le monde ait changé mais comment il a changé. Parce que nous avons nous-mêmes perdu nos références et nos repères.

Van den Brink esquisse le portrait des Pays-Bas disparus, avec ses petits commerce de proximité, ses bouchers et ses marchands de légumes. De Volkskrant

Une image perspicace d'un monde qui, autrefois, constituait un solide point d'appui et dans lequel, aujourd'hui, les choses semblent flotter à la dérive. NRC Handelsblad