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De boerenoorlog
  • Titre original De boerenoorlog (Athenaeum - Polak & Van Gennep, 2012), non-fiction.
Martin Bossenbroek

Martin Bossenbroek est professeur à l’Université d’Utrecht et l’auteur d’ouvrages classiques d’histoire moderne comme Holland op zijn breedst (1996) (« Hollande dans toute sa splendeur ») et de De meelstreep (2001) (« La ligne de farine »). Il a reçu le Prix Libris Histoire pour La guerre des Boers en 2013, et figurait sur la short list du Prix litéraire AKO. Son dernier livre a pour titre Fout in de Koude Oorlog (2016) (« Du mauvais côté de la guerre froide »).

Martin Bossenbroek

L'Or, l'Empire et le Sang

La guerre des Boers fut un accident colonial tragique.

  • Traduit par Bertrand Abraham
  • Maison d’édition Editions du Seuil
  • Date de parution Mai 2018

Des livres romantiques ont été écrits à ce sujet, pleins de haine pour les rootneks, ainsi que des ouvrages scientifiques de référence, mais aucun n’a fait justice à l’espoir et au désespoir des hommes concernés. L’historien Martin Bossenbroek a comblé le vide avec son livre couronné de prix.

Au cours des deux guerres des Boers (1880-81 et 1899-1902) l’empire britannique a subi plus qu’une défaite mineure. Ses blessures ont été infligées en des lieux au nom évocateur tels que Bronkhorstspruit, Majuba, Stormberg et Magersfontein. Pas par une grande armée, mais par une poignée de fermiers. Les Britanniques ont réussi à battre les Afrikaners blancs, non sans perdre leur supposé prestige indéfectible au profit de guerrilleros qui ressemblaient à des figures de l’Ancien Testament. Les Boers, à la fin surtout des femmes, des enfants et des vieillards dans des camps de concentration, ont payé leur impertinence de leurs vies ou de leur santé.

Bossenbroek raconte l’histoire classique du « combat des petites gens pour leur survie », avec compréhension et empathie pour les deux parties, ne tenant pas compte de leurs défauts respectifs. L’écrivain doit son succès à sa façon de raconter des histoires personnelles sans négliger la grande histoire. La participation néerlandaise à la guerre des Boers – les Boers étaient des descendants de valeureux colons établis au 16e siècle – est exposée par l’homme de loi Willem Leyds, proche collègue et confident de « l’oncle » Paul Kruger, Président du Transvaal. La description de l’expérience britannique est basée sur les rapports du jeune correspondant de guerre Winston Churchill, occasionnellement combattant lui-même, alors que les boers sont représentés par un jeune combattant du nom de Deneys Reitz.

Ce fut la première guerre moderne, avec ses tranchées, ses opérations de guérilla, ses batailles médiatiques et ses tactiques d’extermination de masse et de camps de concentration. Elle a semé les graines de l’une des plus grandes tragédies coloniales du vingtième siècle :

le système de l’apartheid. L’expression éculée qui dit qu’une guerre n’a pas de gagnants a rarement été illustrée avec plus de crédibilité qu’ici, dans un livre qui regarde la même guerre sans issue de trois perspectives très contrastées.

La façon dont Bossenbroek fait usage d'une multitude de données personnelles élève le livre de la non-fiction vers les plus hauts sommets littéraires. QNF

Le livre montre que les Pays-Bas sont le chaînon manquant dans le développement du conflit. QNF

Un des mérites de l’ouvrage de Martin Bossenbroek est de battre en brèche ces idées reçues. Esprit