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Een zomer zonder slaap
  • Titre original Een zomer zonder slaap (De Geus, 2011), fiction.
Bram Dehouck

Bram Dehouck (1978) a débuté sa carrière d’auteur de romans policiers avec De minzame moordenaar, qui, d’emblée, a reçu le prestigieux Prix Gouden Strop. Un été sans dormir est le troisième roman de Dehouck et a été récompensé par le Gouden Strop et le Prix des lecteurs Hercule Poirot.

Bram Dehouck

Un été sans dormir

Un petit changement aux conséquences dramatiques.

  • Traduit par Emmanuèle Sandron
  • Maison d’édition Mirobole
  • Date de parution Septembre 2018

Blashoek est un petit village tranquille, où les saisons se succèdent lentement et où les habitants vivent harmonieusement ensemble. Du vent, il y en a beaucoup, et c’est pourquoi on installe de grandes éoliennes. Ces producteurs d’énergie sont accueillis avec une grande fête et, au début, ils ne semblent avoir que des avantages. Mais l’arrivée d’un grand parc d’éoliennes, fait souffler sur le village un vent nouveau, littéralement. Le bourdonnement continu empêche un boucher, Herman Bracke, de dormir. Lentement, la privation de sommeil commence à se faire sentir.

Mais la vie du village continue : Wesley, le fils d’Herman, devient végétarien et enfourche sa bicyclette pour rejoindre la belle Machteld, Saskia Maes veut s’installer dans un petit appartement loin de ses sévères grands-parents, le vétérinaire, marié, tombe sous le charme de la belle amie du demandeur d’asile, qui se révèle être sa femme.

L’inspection s’intéresse à la boucherie d’Herman suite à une épidémie de diarrhée parmi les habitants.

Les turbines finissent par devenir une nuisance aussi pour les autres villageois. De fortes émotions se cachent derrière la vie de tous les jours. La pression monte, et ce qui avait débuté par un petit changement fait boule de neige pour devenir tensions vives, rancœur et même meurtre. Ce qui avait commencé par une histoire calmement construite, devient, sous la plume de Bram Dehouck, un enchaînement d’événements dramatiques, qui font que la vie à Blaashoek ne sera plus jamais la même.

Dans ce roman policier minimaliste et peu conventionnel, un événement apparemment trivial déclenche une réaction en chaîne qui culmine en une apothéose brutale, n’épargnant que peu de personnages. Un été sans dormir est un thriller tragi-comique avec une solide histoire et des personnages ordinaires mais pourtant inoubliables, qui, au premier abord, décrit avec une simplicité trompeuse la vie du village, mais qui sème la graine des développements passionnants de la phase finale, se rejoignant dans une fin surprenante. Dans un style d’une simplicité déconcertante et des métaphores humoristiques, Dehouck réussit à créer une atmosphère mélancolique et nostalgique dans un monde dominé par un égocentrisme noir. Etrange, original et lancinant.

Suivre la vie de plusieurs habitants d’un village qui transforment rapidement leur environnement en un véritable enfer, c’est la marque de fabrique de Stephen King. De Houck fait mieux : il n’inclut pas l’occulte et il n’écrit pas plus de pages que nécessaire. NRC