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En we noemen hem
  • Titre original En we noemen hem (Das Mag, 2017), fiction.
Marjolijn van Heemstra

Poète, romancière et auteur de théâtre, Marjolijn van Heemstra (1981) possède un master en religion. Son premier recueil de poèmes Als Mozes had doorgevraagd (Si Moïse avait continué à poser des questions, 2009) a reçu le Prix de poésie Jo Peter. Son premier roman s’appelle De laatste Adema (le dernier Adema) (2012).

Marjolijn van Heemstra

Le prénom de mon oncle

Un fascinant livre de non fiction sur la nature complexe de l’héroïsme en temps de guerre.

  • Traduit par Emmanuèle Sandron
  • Maison d’édition Les Escales
  • Date de parution Janvier 2019

Marjolijn van Heemstra et son compagnon ont une conversation au sujet du prénom de leur enfant. Elle est enceinte et elle en a encore pour 27 semaines. Son compagnon est d’avis que le prénom s’adapte toujours à son propriétaire comme la chaussure de cuir épouse la forme du pied. Marjolijn pense que c’est le contraire : on s’adapte à son prénom, le prénom est le pied.

Van Heemstra a un oncle légendaire, connu dans sa famille comme le « cousin à la bombe ». L’histoire raconte qu’il a combattu les nazis dans la Résistance néerlandaise, et que, six mois après la fin de la guerre, il a fait livrer une bombe à un ancien collaborateur, le soir de la Saint Nicolas, le 5 décembre, soirée pendant laquelle on offre des cadeaux aux enfants. Des années plus tard, sur son lit de mort, cet oncle a envoyé un autre paquet à la grand-mère de Marjolijn : sa bague, avec instruction de la remettre au premier enfant de la famille qui portera son nom. Etonnée de sa propre décision, Marjolijn affirme que son enfant doit porter le nom de son oncle.

Cette décision introduit la question de savoir comment l’écho de l’histoire se transmet aux générations futures. Lorsqu’elle se renseigne, aucun membre de sa famille ne semble connaître les détails. A mesure que son ventre grossit, elle plonge dans les archives. A chaque fois, le mythe du cousin à la bombe s’effrite. Rien ne prouve que la victime ait collaboré avec les nazis, il n’y a aucune preuve.

Marjolijn se heurte constamment à une vérité fondamentale : l’histoire n’est rien d’autre qu’une cohorte de gens qui s’embrouillent sur le chemin à suivre, sans aucune notion de comment évolueront les choses. Elle apprend que le cousin à la bombe n’a jamais voulu savoir ce qui s’est passé le soir de la Saint Nicolas. Le rapport d’autopsie révèle d’horribles détails : l’explosion a tué non seulement le collaborateur présumé mais aussi sa femme et leur servante âgée de dix-sept ans.

Marjolijn poursuit ses recherches, essayant de percer le voile des demi-vérités. Le livre contient aussi une seconde intrigue : sa grossesse. Au fur et à mesure que défilent les chapitres, les complications s’accumulent, imposant une date butoir à ses recherches, ouvrant peut-être une porte sur le thème central : la vie continue, toujours aussi laide, et toute chose qui ressemblerait par trop à une histoire bien empaquetée ne serait, en fait, rien de plus qu’une coïncidence.

Une histoire saisissante, avec des observations pertinentes sur les mythes et les histoires. Trouw

Un roman exquis sur l’importance des mythes et la nécessité de les combattre. Tommy Wieringa