phares logo

De greppel
  • Titre original De greppel (Ambo Anthos, 2016), fiction.
Herman Koch

Herman Koch (1953), est un auteur à succès, largement acclamé. Son succès international est dû à son livre Le diner (2009) publié dans 55 pays, du jamais vu dans l’histoire littéraire néerlandaise. Il a également été adapté au théâtre dans différents pays, et au cinéma - pas moins de trois films. L’adaptation américaine avec Richard Gere et Steve Coogan, est sortie en 2017. Les romans suivants Villa avec piscine (2011, qui a figuré sur la longue liste de l’IMPAC Dublin Literary Award) et Cher Monsieur M. (2014) sont également devenus des bestsellers.

Herman Koch

Le fossé

Les certitudes de la vie, la crainte de perdre ce qu’on a et la jalousie.

  • Traduit par Isabelle Rosselin
  • Maison d’édition Belfond
  • Date de parution Mai 2019

Le dernier roman d’Herman Koch a pour sujet Robert Walter, le Maire d’Amsterdam, un homme aux nombreux intérêts et aux lourdes responsabilités. Et comme toujours dans les romans de Koch, son personnage principal commence rapidement à montrer ses premiers signes de faiblesse.

Robert refuse de révéler l’histoire de sa fille et de sa femme, née en dehors des Pays-Bas, parce que l’on pourrait en tirer toutes sortes de conclusions. D’un autre côté, il fait lui-même des remarques désobligeantes, soulignant la paresse et les tendances criminelles des habitants de certains pays, mais il ne le fait jamais en public. Seul le lecteur en est témoin. Les habitants de sa ville voient en lui un fonctionnaire toujours aimable.

Autre idée fixe de Robert : il soupçonne sa femme de lui être infidèle. L’ayant vue rire avec un collègue à une réception, toute son attitude ensuite semble confirmer ses soupçons. Poursuivi par une paranoïa grandissante, Robert est incapable de réunir une seule preuve, jusqu’à ce qu’il arrive à la conclusion que l’absence d’éléments concrets constitue en soi la meilleure preuve de ses appréhensions. C’est le monde à l’envers, mais Walter ne voit pas d’autre explication.

En dehors de ces suspicions, ce sont ses parents qui compliquent la vie de Walter. Son père vieillissant lui révèle qu’il a l’intention de mettre fin à ses jours avec sa femme, non pas parce qu’ils sont malades, mais parce qu’ils ont eu une vie bien remplie. Ses parents ont plus de 90 ans, mais Robert ne fait pas entièrement confiance à son père, qui conduit des voitures de sport et se vante de pouvoir encore séduire les jeunes serveuses. Cet homme veut-il réellement mettre fin à ses jours, simplement par ce que les choses sont moins agréables qu’elles l’étaient avant ? « Tout est devenu un jeu dans ce pays, c’est une grande kermesse permanente. Même la mort » dit Walter.

Il y a aussi une autre intrigue, autour d’une photo des années 80. Peut-être est-ce Walter, sur cette photo, accusé d’abus sexuel ? Une journaliste garde la photo dans ses dossiers. Le rideau pourrait tomber à chaque instant : et alors adieu femme, travail, parents. Mais les choses prennent une tournure différente. Koch maintient le lecteur en haleine jusqu’à la fin, conservant intact le dénouement dramatique que personne n’a vu venir.

Herman Koch est en passe de devenir rapidement l’un de mes auteurs favoris. Ses trois romans, pris ensemble, ressemblent à un CD où chaque morceau vous botte le derrière. Stephen King

Koch maîtrise l’art d’écrire avec supériorité et sans effort : imaginatif, trompeusement facile, et bourré de suspense. Une promesse littéraire a rarement été tenue avec autant de brio. De Volkskrant