• Titre original Dierentalen (Cossee, 2016), non-fiction.

Eva Meijer (1980) est artiste, chante et compose, elle est également écrivain et philosophe. Son premier roman, L’animal le plus farouche (2011), dans lequel les animaux occupent déjà une large place, a été accueilli avec enthousiasme par la critique. Elle a étudié la communication entre les animaux et a publié ses conclusions dans Les animaux et leurs langages (2016). Het vogelhuis (The Bird Cottage) a obtenu le prix des lecteurs de la BNG Bank Literature Prize. Meijer termine sa thèse de doctorat en philosophie intitulée Political Animal Voices, à l’Université d’Amsterdam.

Ils bavardent, se racontent des ragots, se lamentent, font des rimes et plaisantent. Les baleines chantent différentes séries de chants selon les saisons, ils riment et sont repris par d’autres en passant, ce qui en fait des succès. Certaines espèces d’oiseaux utilisent des dialectes, leur langage varie d’une région à l’autre et ceux qui vivent à la limite de deux régions sont bilingues.

Eva Meijer combine sa spécialité, la philosophie, avec son amour des animaux. Ce mélange de connaissances académiques et d’une passion toute personnelle a pour résultat un plaidoyer lucide qui nous encourage à écouter les animaux avec plus d’attention. Elle présente une histoire de la pensée philosophique concernant les animaux et le langage, qui pose des questions : quand peut-on parler de langage ? Quelle est la définition du langage en général ?

Descartes a affirmé que les animaux n’avaient pas d’âme parce qu’ils n’étaient pas rationnels, car la meilleure preuve de la rationalité est la capacité à s’exprimer. Meijer démontre que chaque espèce communique à sa façon. Le langage animal répond à des règles de grammaire. Les dauphins par leurs clics, les céphalopodes dans les motifs de couleurs de leur peau, les baleines dans la structure de leurs chants. L’homme aurait à apprendre de certaines espèces en matière d’efficacité du langage : les chiens de prairie donnent l’alerte en un seul aboiement dans lequel ils indiquent la taille et la proximité d’un intrus potentiel, ainsi que la couleur de ses vêtements et ce qu’il porte avec lui.

Ce livre prouve que les animaux communiquent non seulement par instinct, mais aussi pour des raisons sociales, émotionnelles et créatives. En passant par Aristote, Descartes et Wittgenstein, Meijer s’inspire des thèses d’Heidegger sur le langage. Le langage nous permet de comprendre le monde qui nous entoure et nous permet de le façonner. Cette idée occupe une place centrale dans Les animaux et leurs langages. L’étude du langage des animaux nous offre un nouveau point de départ dans nos relations à eux. Meijer plaide pour que, plutôt que d’en faire des objets d’étude, nous entrions en communication avec les animaux.

Les animaux et leurs langages, basé sur une multitude de faits et de recherches empiriques, permet de mieux comprendre la complexité du langage et de la communication et la difficulté à étudier le langage des animaux. Athenaeum.nl