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Een woord, een woord
  • Titre original Een woord, een woord (De Bezige Bij, 2016), non-fiction.
Frank Westerman

Frank Westerman

Soldats de la parole

« La plume est plus forte que l’épée. » Est-ce bien vrai ?

  • Traduit par Mireille Cohendy
  • Maison d’édition Christian Bourgois
  • Date de parution Mars 2019

Faut-il discuter avec les terroristes ? Sont-ils sensibles aux arguments ? Ces questions sont importantes, essentielles même. Dans Soldats de la parole, Frank Westerman fait le lien entre les prises d’otages dont il a été témoin dans les années soixante-dix et les dernières théories sur la façon de répondre au terrorisme. Il en résulte un reportage poignant sur l’une des questions les plus brûlantes de notre époque.

Frank Westerman, enfant, a vécu de près deux prises d’otages dans un train au nord des Pays-Bas, et plus tard, comme journaliste, il
a été témoin, en Russie, de la terreur tchétchène. Dans son livre, il retourne dans la ville où il a grandi et interroge d’anciens preneurs d’otages – l’un d’eux est devenu poète – et le psychiatre qui a mené vers une issue pacifique les négociations avec les terroristes et dont la façon de procéder est devenue célèbre dans le monde entier sous le nom de « méthode hollandaise ».

L’auteur raconte le stage d’entraînement de la police, avec simulation de prise d’otages, auquel il a demandé à participer afin d’expérimenter par lui-même une telle situation. Il compare l’approche patiente, non-violente des Hollandais et la tactique brutale utilisée par Poutine avec les terroristes tchétchènes à la fin des années quatre-vingt-dix. Qu’est-ce qui est le plus efficace ? Les mots ou les balles ? La plume est-elle plus forte que l’épée ? Sa conclusion : sans les mots, les armes ne servent à rien, cependant elles sont indispensables pour protéger les mots.

Frank Westerman est convaincu qu’écrire des reportages permet de freiner le durcissement des positions qui conduit à la polarisation. L’écrivain a pour rôle d’analyser les faits afin de provoquer le dialogue et de nourrir le débat. Comprendre fait naître l’empathie. Cet essai est un plaidoyer pour la méthode douce. C’est un récit personnel, engagé et très bien documenté. Il démontre l’impact que peut avoir un langage belliqueux, il tente de comprendre les mécanismes qui peuvent conduire au terrorisme.

Soldats de la parole est à la fois un récit historique, un reportage, une réflexion et, avant tout, de la belle littérature. De Volkskrant

Percutant, intelligent, urgent, le journalisme d’investigation dans ce qu’il a de meilleur. De Correspondent